Restaurer et améliorer la résilience des forêts méditerranéennes : tester de nouvelles pratiques - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2017

Restoring and improving Mediterranean forests resilience: testing new practices

Restaurer et améliorer la résilience des forêts méditerranéennes : tester de nouvelles pratiques

Résumé

De nombreuses formations végétales en Région méditerranéennes ont subi une dynamique régressive suite à un ou plusieurs incendies. Il y a donc nécessité de développer des méthodes permettant une restauration de l’écosystème lorsque celui-ci est fortement dégradé ou une amélioration de sa résilience. L’objectif de l’étude est de tester de nouvelles pratiques de restauration se fondant sur l’introduction d’espèces feuillues selon les principes suivants : intervenir ponctuellement sur des zones identifiées comme les plus favorables sur le plan stationnel, tester la technique du semis qui est simple et peu coûteuse à mettre en place par rapport à la plantation, identifier les micro-habitats les plus favorables à la croissance et à la survie des plants et l’influence de l’ouverture de la strate haute (éclaircie), analyser le rôle des végétations naturelles en place. L’effet fortement négatif des peuplements denses de pin d’Alep sur la survie et la croissance de la plupart des espèces feuillues plaide pour la réalisation d’éclaircies dans ces peuplements. Dans les conditions de fertilité favorables et en présence de strate arbustive modérée, des éclaircies fortes donnent de bons résultats sur la survie et la croissance de la régénération naturelle ou introduite au moins au cours des premières années. Dans les autres situations, des éclaircies intermédiaires sont plutôt à recommander. Dans les milieux découverts et particulièrement dans des conditions stationnelles difficiles ou suite à des dégradations (incendie par exemple), le couvert arbustif est facilitateur pour l’installation du plant feuillu en atténuant les risques de photo-inhibition, en tamponnant les extrêmes climatiques et même en limitant la prédation par les herbivores. L’introduction de feuillus méditerranéens, capables de rejeter de souche après perturbation, est un moyen d’augmenter la diversité et la résilience des peuplements résineux monospécifiques ou des formations ouvertes suite à un passage du feu. Les résultats de nos expérimentations, pour les premières années, montrent que les feuillus sempervirents, sclérophylles, formant des arbustes ou de petits arbres sont mieux adaptés aux conditions environnementales des milieux découverts caractérisés par un microclimat difficile (températures et déficit de pression de vapeur élevés en saison estivale) et un excès de radiations lumineuses. C’est par exemple le cas du chêne vert et de l’arbousier. En revanche, les espèces arborées, décidues et malacophylles (comme le frêne à fleurs et le sorbier) bénéficient d’un couvert forestier qui régule les variations climatiques et qui apporte de l’ombrage. Utiliser la technique de semis de glands pour les chênes est une pratique très ancienne qui a été largement délaissée au profit de la plantation. Nous faisons le point sur cette technique en la revisitant à la lumière de nos expérimentations de terrain et de celles conduites dans le nord de l’Espagne. Nous décrivons les bénéfices et les inconvénients du semis par rapport à la plantation. Puis, les principes de base de la récolte, du tri et de la conservation des glands sont exposés. Après avoir rappelé les conditions d’installation sur le terrain, nous analysons ensuite la réussite du semis en fonction des conditions de prédation par la faune sauvage et des moyens mis en oeuvre pour s’en prémunir. Enfin, nous précisons l’influence des milieux sur la réussite du semis et le rôle joué par la végétation ou les objets « nurse ». Étant donné leur coût et les conditions de réussite souvent aléatoires, les opérations d’introduction active de feuillus devraient être ciblées dans les conditions les plus favorables, c'est-à-dire sur des sols relativement profonds comme sur des anciennes terrasses de culture ou des fonds de vallon et en l’absence de végétation très compétitrice.
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Dates et versions

hal-02606449 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Bernard Prévosto, J. Gavinet, M. Audouard, J.M. Lopez, F. Guerra, et al.. Restaurer et améliorer la résilience des forêts méditerranéennes : tester de nouvelles pratiques. irstea. 2017, pp.44. ⟨hal-02606449⟩
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